Peintures de Pierre Puvis de Chavannes non répertoriées
dans le catalogue raisonné

Recherche effectuée par Bertrand Puvis de Chavannes
    1-Vierge à l’enfant: La Vierge accoudée
    Huile sur panneau ; 32,5 x 26 cm
    Monogrammée P.C. ; datée 48

    Cette peinture a été offerte par le peintre à sa nièce, Claude Aimée Vincent de Vaugelas, à l’occasion de son mariage avec M. V. H. Monroe, en 1881. (La signature du peintre figure sur l’acte de mariage). Elle porte le monogramme P.C., rare chez Puvis, comme l’est le monogramme PPC, en rouge aussi, qui figure sur trois peintures de ses débuts (n° 14, 15 et 16 du catalogue raisonné). Cette peinture est une copie de La Vierge accoudée de Simon Vouet, réalisée probablement d’après la gravure de Daret.

    2 - Portrait d’homme, ca 1848-50
    Huile sur toile ; 48 x 38 cm
    Cachet de la succession sur le châssis
    Provenance : succession de l’artiste
    France, collection privée

    3 - Portrait de femme, ca 1850
    Huile sur toile ; 70 x 57 cm
    Cachet de la succession au dos
    Provenance : succession de l’artiste
    France, collection privée

    4 - La Flagellation du Christ, ca 1858
    Peinture à l’essence sur toile, crayon, rehauts de peinture blanche ; 81,5 x 61 cm
    Provenance : Bernheim Jeune ; collection J. Gillet ; France, collection privée
    Œuvre en rapport : un dessin sur calque de l’arrière plan (France, collection privée)
    Cette peinture est mentionnée et reproduite en tant que dessin dans le catalogue raisonné, sous le n° 86 f.

    5 - Esquisse pour Le Travail, ca 1863
    Huile, crayon et encre sur toile ; 48,2 x 71,5 cm
    Signée P. Puvis de Ch en bas à gauche
    PROVENANCE : Suzanne Valadon puis son fils Maurice Utrillo ; vente Pierre Cornette de Saint Cyr, Hôtel Drouot, Paris, 7 juin 1994, lot 24 ; galerie Jean-Luc Baroni ; Paris, collection privée
    Exposition : Musée Utrillo-Valadon, La vie de bohème, février 2000, n° 49

    Madame Brown Price range cette peinture « non localisée » parmi celles nécessitant une étude plus approfondie (cat. FS 7). Son authenticité ne fait pourtant aucun doute.

    Sa composition est très poche de celle de la version finale d’Amiens, dans laquelle Puvis ne retiendra pas l’idée des deux silhouettes dans l’eau. En revanche, il y précisera celle des laboureurs, au second plan à droite, seulement évoqués ici par un bœuf. Cette peinture est postérieure à l’esquisse de la galerie Barbazanges (cat. 107). Si est déjà abandonnée l’idée de faire figurer un bateau, manquent encore par rapport à la version définitive les arbres à gauche, la poutre et les souches du premier plan, l’ancre aux pieds des ouvriers, qui permettent d’identifier ce à quoi s’attellent bûcherons et forgerons : la construction d’un bateau.

    6 - Torse de Femme, ca 1864
    Huile sur toile ; 65 x 54,5 cm
    Historique : collection Adrien Karbowsky, René Karbowsky, Jacques Karbowsky ; Drouot, Paris, 10 juin 94, n° 52 ; Drouot, Paris, 30 juin 1997, n° 21
    Expositions : Durand-Ruel, Pn, aris, 1899, n° 22 ; salon d’Automne, Paris, 1904, n° 40 ; Amiens, Musée de Picardie, 2005-2006, n° 89
    France, collection privée


    Madame Brown Price classe cette peinture parmi celles qui nécessitent une étude plus approfondie (cat. FS 13). On a du mal à saisir sa démonstration et ses motivations, dont les affirmations peuvent être systématiquement contredites :

    Logique douteuse dès la rubrique exposition : « Durand-Ruel 1899 […] n° 22 […] pas d’indication du medium mais classé dans la rubrique peinture », écrit-elle. Pourtant, les autres œuvres classées dans cette rubrique n’ont pas d’indication de medium non plus. Doit-on douter que ce sont des peintures ? « Salon d’Automne 1904 n° 40. (pas d’indication du medium mais la désignation « dessin » apparaît sous d’autres entrées » Les dessins en question, prêtés par Karbowsky, sont parfaitement identifiés. Les dessins sont désignés comme tels. Les autres entrées, dont le Torse de Femme, sont donc des peintures.

    Dans les deux cas, le Torse de Femme est présenté comme appartenant « à monsieur Karbowsky ». On regrettera que Madame Brown Price n’ait pas jugé bon de le mentionner.

    Selon elle, la peau pâle, subtilement modulée, ressortant sur un fond sombre évoquerait une œuvre des années 90. Pour nous, cette peinture évoque bien davantage le Portrait de femme de profil des années 55-65 (cat. 64) ou le Portrait de femme en rose de 1865 (cat. 137). Elle ne voit pas non plus très bien à quelle œuvre cette peinture pourrait s’apparenter… et « la position du bras devant le corps n’est pas entièrement satisfaisante, il y a une certaine maladresse dans le rendu, et un bras émerge de nulle part ». Les bras sont pourtant plus réussis et dans la même position que ceux de l’esquisse pour L’Automne de la National Gallery de Prague (cat. 123) dont Aimée Brown Price juge les figures tout à fait « gracieuses » ! L’apparentement avec L’Automne devient patent lorsque l’on compare orientation du visage et coiffure du Torse de femme avec celles de la femme personnifiant l’automne, elle aussi non voilée, de l’étude au crayon pour L’ Automne conservée au Musée des Beaux Arts de Lyon.

    Dessin, Musée de Beaux-Arts, Lyon
    Oil on canvas, National Gallery, Prague

    Madame Price croit voir dans le Torse de femme quelque ressemblance avec une femme assise figurant dans Le jardin du prieuré peint par Adrien Karbowsky en 1894 pour la Mairie d’Enghein. Le problème est que la ressemblance est loin d’être frappante et que la technique est radicalement différente ! On ne voit pas très bien non plus pourquoi Karbowsky aurait peint en 94 sur une toile datée des années 1860 par Édouard Déchelette, restaurateur spécialiste du support au Louvre en 1999.

    Madame Brown Price se demande aussi pourquoi Puvis n’a pas signé cette peinture, et ne l’a pas dédicacé à Karbowsky, comme il est supposé l’avoir fait lorsqu’il offrait une œuvre…ce que démentent les portraits offerts à son neveu Louis de Vaugelas (cat. 16), à son frère Édouard (cat. 18), à son ami Thomas Alfred Jones (cat. 20), à sa sœur (cat. 24. cf. Parutions du comité PPC), à sa nièce Sarah (cat. 90), ou le Portrait de femme offert à son élève Daras (cat. 293) et La Bresse donnée à Théodore Duret (cat. 325). Sont par ailleurs très rares les esquisses signées par Puvis… Aimée Brown-Price admet dans sa notice qu’au moins un dessin et deux pastels ont été offerts à Karbowsky par Puvis de Chavannes : en réalité, le peintre lui a offert six dessins, tous identifiés (qui ne sont pas systématiquement dédicacés), un pastel (Femme et enfant au bord de la mer, 35 x 27 cm, Drouot, 13 décembre 1999), deux aquarelles, un pastel et huile sur toile (cat. 194) et le Torse de Femme. La majorité de ces œuvres étaient accrochées sur « le mur Puvis »réalisée par René Karbowsky dans l’atelier de son père Adrien.

    René Karbowsky. Le Mur Puvis, Huile sur carton, 32,5 x 25 cm

    Si comme l’écrit Mathieu Pinette, commissaire de l’exposition Puvis de Chavannes, une voie singulière au siècle de l’impressionnisme (Musée d’Amiens, 2005-2006) : « Cette puissante figure […] annonce, par son aspect sculptural et son modelé, la fameuse Madeleine de Budapest, réalisée trente années plus tard, en 1897 », elle annonce aussi, dès les années 1860, l’amplitude des formes donnée aux femmes par Picasso dans les années 1920.

    7 - Étude pour Massilia, colonie grecque, ca 1868-69
    Cayon, estompe, lavis de peinture sur papier ; 79,8 x 99 cm
    Cachet de succession au dos. Inscription au dos du dessin, de la main du peintre : « Groupe des constructeurs tirant sur l’échelle».
    Provenance: héritiers de l’artiste ; Tajan, Drouot, Paris ; Colnaghy Gallery ; États-Unis, collection privée

    À l’origine, la feuille était contrecollée sur toile. Il s’agit très probablement du n° 15 de l’inventaire de Maître Delapalme (1899).

    Cette œuvre a été refusée par Madame Brown Price au motif qu’il était impossible d’établir une relation entre le sujet représenté et une quelconque peinture de Puvis de Chavannes. L’identification a été faite par Bertrand Puvis de Chavannes. Réalisée sur calque, la composition est inversée par rapport aux constructeurs du temple de Diane qui figurent à l’arrière-plan de Massilia, colonie grecque.


    Des épingles, dont les traces sont visibles, ont permis, comme souvent, de reproduire les contours sur la toile.
    8 - Doux Pays, petite version

    L’observation méticuleuse de cette peinture en 1992 permet de confirmer son authenticité. Le travail de la pâte est celui des années 1880.


    9 - Esquisse pour Le Rhône, ca 1884
    Huile et craie sur papier contrecollé sur toile ; 40 x 24,5 cm
    Cachet de la succession au dos
    Provenance : héritiers de l’artiste
    France, collection privée

    Cette esquisse nous a été présentée en 1995 à Paris, en même temps que son pendant, acquis en 1997 par la Galerie Colnaghi (n° 311 du catalogue raisonné). La reproduction ne nous a pas été envoyée par le détenteur de cette peinture.

    10 - Esquisse pour Vision antique, ca 1884-85
    Huile sur toile ; 62 x 46 cm
    Cachet de la succession au dos
    Provenance : succession de l’artiste
    France, collection privée

    11- Femme de profil, ca 1889

    Nous ne voyons aucune raison valable pour ne pas nous prononcer favorablement. Cette peinture, qui vient de la succession, semble être une esquisse pour l’une des Muses de La Sorbonne.

    12 - Esquisse pour Le Bûcheron, ca 1892
    Huile sur toile ; 35 x 26 cm
    Cachet de la succession au dos
    Povenance : succession de l’artiste
    Allemagne, collection privée


    13- Étude pour L’Été, ca 1891
    Fusain sur toile ; 135 x 75 cm
    Cachet de la succession au dos
    Provenance : héritiers de l’artiste
    Allemagne, collection privée

    14 - Esquisse pour Virgile, ca 1896
    Huile sur toile ; 58 x 30,5 cm
    Cachet d’atelier au verso
    Provenance : héritiers de l’artiste
    Exposition : De Puvis de Chavannnes à Fantin Latour 1880-1920. Le Symbolisme. Villefranche, Musée Paul Dini, 2010 ; n° 15, reproduit
    France, collection privée
    15 - La Physique, ca 1896
    Fusain, crayon, lavis d’essence sur toile ; 123 x 62 cm
    Cachet de la succession au dos
    Provenance : succession de l’artiste, cédée en 2006
    France, collection privée
    16 - Esquisse pour Saint Lazare et les Saintes Marie débarquant en Provence, ca 1896- 97
    Huile sur toile ; 70 x 70 cm
    Provenance : succession de l’artiste
    France, collection privée
    cf. analyse du contenu, n° 244

    17 - Esquisse pour Sainte Geneviève veillant sur Paris, ca 1897
    Huile sur carton ; 31, 7 x 18,8 cm
    Provenance : ancienne collection du peintre américain Franck Holman
    Exposition : Amiens, 2005-2006, n° 223
    Catalogue raisonné : FS 17

    Les deux arguments émis par Madame Brown Price pour refuser cette peinture sont très contestables :
    - les « petites esquisses » de cette nature seraient rares chez Puvis : un rapide panorama des petites esquisses figurant dans le catalogue ne le confirme pas ;
    - ce pourrait être une copie faite par le peintre américain Holmann. Le problème est que cette petite toile présente tous les caractères d’une esquisse, et bien peu de ceux d’une copie. Notons aussi que dans le cas d’une copie, la reproduction simplifiée de la bordure ne semblait pas devoir s’imposer.

    Ce projet est bien de la main de Puvis ; la technique correspond parfaitement à celle des années 1890. Louise d’Argencourt note que cette image bordée de noir semble être prémonitoire de la disparition prochaine de Marie Cantacuzène, sa muse, qui deviendra sa femme trois mois avant sa mort. Comme le souligne par ailleurs Louise d’Argencourt, Puvis « a montré une certaine propension à brosser des scènes de nuit ». (Catalogue exposition Puvis de Chavannes. Une voie singulière au siècle de l’impressionnisme, Amiens, Musée de Picardie, 2005-2006, n° 223).


    18 - La Charité, 1887.

    Huile sur toile, 73 x 61 centimètres. Signée « Puvis de Chavannes » et datée 1887 en bas à gauche.

    Sur le châssis est manuscrit au crayon le numéro 1426, (Charity) qui correspond très certainement à celui qui figure sur un bref inventaire des œuvres de Pierre Puvis de Chavannes conservées à la Galerie Durand-Ruel de New York, en date du 27 décembre 1895, avec renvoi au numéro 3120 de la galerie de Paris.

    Sur un relevé de compte du peintre chez M.M. Durand-Ruel & Fils daté du 31 août 1895 figure cette Charité, sous le numéro 3120, cotée 15000 francs.

    Cette peinture est probablement antérieure à La Pitié, pastel de l’ancienne collection Chtchoukine conservé au Musée Pouchkine de Moscou.




    19 - Étude de personnages, 1887.

    Huile sur bois, 35,79 cm x 24,2 cm
    Vente Audap-Mirabaud
    Drouot, 04/06/2014
    Lot n° 19, illustré p. 11 du catalogue




    20 - Portrait d’homme, 1845-1850.

    Huile sur toile.
    Domiciliation actuelle inconnue.




    21 - Bacchanale.

    Huile sur toile, 53,8 x 65 cm.
    Signée: P. Puvis de Chavannes en bas à gauche.
    Nice, collection particulière.
    Copie inachevée de la Bacchanale des Andriens, par Titien (Musée du Prado, Madrid).
    Puvis ne s’étant jamais rendu en Espagne, cette copie a probablement été réalisée à partir d’une reproduction. Julian cite parmi les oeuvres de jeunesse du peintre une Bacchanale*. Réalisée sur une préparation ocre, on retrouve dans celle-ci la main du peintre dès 1850, son attention particulière à dès cette époque souligner les contours, notamment dans les esquisses (cf celles pour Le Brouchy, Saint-Sébastien, etc). Bien qu’elle fut exposée à Lyon en 1937 et Bourg en Bresse en 1954, il nous semble improbable que la Bacchanale qu’Aimée Brown-Price attribue à Puvis, sous réserve d’analyse plus poussée (Cat. FS1) soit de la main du peintre. Comme pour son « pendant »,Scène Orientale ( Cat. FS2) la technique employée ne correspond à aucune des manières connues de l’artiste, y compris celles de ses oeuvres de jeunesse. Achetées en salle des ventes, ces deux oeuvres ont été acquises au milieu du XX° par un non ayant-droit du peintre, porteur du nom.
    * René Julian. L’oeuvre de jeunesse de Puvis de Chavannes. Gazette des Beaux-Arts, november 1938, p.240




    22 - Portrait de Forget en costume espagnol.

    Huile sur panneau, 73 x 62 cm.
    Signée: P. Puvis de Chavannes en haut à droite.
    Nice, collection particulière.
    Dédicacée à mon ami Forget en haut à gauche.
    La localisation de cette oeuvre lui étant inconnue, Aimée Brown-Price la mentionne parmi les oeuvres « attribuées » à Puvis ( Cat. FS 4). Dans la collection Cligman depuis le début des années 1970, elle a fait en 2017 l’objet d’une donation à l'abbaye de Fontevraud.
    Julian rapprochait la facture du Jardinier du Brouchy de celle de ce portrait*, qui est incontestablement de la main de Puvis. * René Julian. L’oeuvre de jeunesse de Puvis de Chavannes. Gazette des Beaux-Arts, november 1938, p.240




    23 - Pots de fleurs.

    Huile sur toile, 64 x 53 cm.
    Cachet de cire rouge de la succession (14 novembre 1898).